Génération Sarkozy
Depuis le début de l'année, l'UMP a gagné en Alsace 1 385 nouveaux adhérents dont Serge, Vanessa, Damien, Sarah, Thomas et Bruno. Portraits de ces militants que la seule personnalité de Nicolas Sarkozy a fait s'engager en politique pour une France plus libre et entreprenante.
L'UMP compte aujourd'hui 4 600 adhérents en Alsace dont 1 383 nouveaux encartés, soit un tiers des effectifs. Le parti parle d'« effet Sarkozy ». L'homme, par son discours et sa posture, a su capter ces citoyens qui aspirent à voir leur pays libérer ses énergies, engager des réformes profondes, restaurer des valeurs perdues et réhabiliter l'initiative individuelle. Ils sont chef d'entreprise, étudiant, cadres, profession libérale et ont décidé d'agir en politique comme ils le font déjà dans la vie.
« Le pays va dans une
mauvaise direction »
« Mon engagement à l'UMP est inné, car je viens d'une famille commerçante et catholique de droite ; acquis à cause de Nicolas Sarkozy », détaille Damien Oswald, infirmier libéral à Neudorf. A 33 ans, « stable professionnellement », il a eu envie « d'entrer dans la politique locale pour voir comment ça se passe ».
« De droite, par éducation et par valeur », Sarah a pris sa carte à l'UMP parce qu'elle juge « important » de « s'investir dans la vie politique au moment où la France est confrontée à des changements importants ». « Si chacun reste dans son coin, ça ne sert à rien », estime cette femme cadre de 33 ans, installée à Illkirch. Et puis Nicolas Sarkozy « montre qu'il veut changer les choses ». Une certitude partagée par Damien Oswald : « Il est le seul capable de faire les réformes dont le pays a besoin ».
Serge Baccou aussi a été séduit par le président de l'UMP. « Cette idée de rupture me plaît et me paraît essentielle au moment où le pays va dans une mauvaise direction et que les problèmes ne sont pas résolus », souligne ce jeune patron d'une entreprise de consulting informatique. « Nicolas Sarkozy incarne une certaine volonté d'aller plus vite et plus fort. Il a osé déplacer les lignes. »
C'est moins Nicolas Sarkozy que le non à la constitution européenne qui a poussé Vanessa Aubert, 23 ans, à s'encarter. Le rejet français l'a « beaucoup fait réfléchir » jusqu'à ce qu'elle se décide de s'« impliquer pour que ça change ». A l'UMP et pas ailleurs, parce que le parti défend « des idées auxquelles [elle] adhère ». « Les idées de la gauche de la gauche ne sont plus admissibles », souligne l'étudiante en expertise comptable à Mulhouse issue d'une famille de fonctionnaires « plutôt de gauche ». Elle se réjouit de voir le parti la consulter et lui donner des responsabilités.
« Participer au débat d'idées »
« Curieux », Bruno Brundaler a d'abord poussé les portes de l'UMP « pour voir de l'intérieur comment ça se passe en politique » et se faire « une opinion ». Les élections qui approchent, « le discours socialiste qui ne [lui] plaît pas » et un Nicolas Sarkozy « pas langue de bois » ont fini par convaincre ce chef d'atelier de 33 ans, patron depuis un an d'une société de création de sites internet.
Ce qui plaît à Thomas Zeller, étudiant en école de commerce installé à Saint-Louis, c'est de « participer au débat d'idées » et se poser en « relais local des axes de l'UMP ». Ses études en Russie et en Italie ont fait prendre conscience à ce futur agent immobilier âgé de 24 ans qu'« il vaut mieux ne pas rester les bras croisés mais faire partie de groupes d'idées ».
Si les motivations de ces nouveaux partisans sont diverses, leur vision politique, elle, est sous-tendue par les mêmes valeurs. Damien Oswald défend ainsi une « société plus juste » dans laquelle les actifs doivent être « sur le même pied d'égalité ». Il dénonce « les corporatismes », demande « une égalité de traitement dans les sacrifices à faire à l'avenir » et regrette que « les clivages emmurent » les citoyens. « Si Sarkozy était de gauche, j'aurais adhéré au PS », dit-il.
« On peut réussir
si on travaille »
« Il faut donner une vision à la France. Notre pays doit changer et se réformer par de grandes mesures. On peut vivre avec le passé mais il faut faire évoluer les acquis, suivre le monde qui bouge », soutient pour sa part Sarah. La jeune cadre dynamique attend que « le mérite, le respect et la responsabilité des individus » soient valorisés. « Il faut récompenser ceux qui prennent des risques et laisser travailler ceux qui travaillent. »
Ses propos rejoignent ceux de Bruno Brundaler qui aura mis six mois pour monter sa micro-entreprise ; « un combat » au regard des démarches à faire. « Aux États-Unis, on créé sa boîte en une demi-heure. En France, on met des bâtons dans les roues aux gens qui demandent à bosser. Qu'on laisse travailler ceux qui le veulent », plaide cet « ancien chiraquien un peu déçu ».
Serge Baccou milite aussi pour « réhabiliter la valeur travail, libérer les énergies, laisser les entreprises créer des emplois, alléger les lourdeurs administratives ». Cet enfant de la Meinau plaide pour la discrimination positive. « Je viens d'une famille modeste : un père ouvrier, une mère employée de restaurant. On peut réussir si on travaille. »
Franck Buchy
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