
Quel Avenir pour la santé ?
Etant moi-même professionnel, le regard que je porte sur les décisions de l’état major de l’UMP trouve évidemment un écho très personnel, cependant je peux encore une fois dire que je ne suis pas déçu.
Au jour d’aujourd’hui nous pouvons être fiers de notre couverture maladie, c’est une véritable richesse que beaucoup de pays nous envi.
Je parlais il y a peu à des Canadiens résidant en France, ils ne pouvaient qu’encenser notre système. Un système qui ne place pas sur une liste d’attente pendant un an une personne qui souffre de pathologie cardiaque, qui permet la libre installation des professionnels, le libre choix de son médecin traitant, de son infirmier, la liberté de prescription, une prise en charge de tous les concitoyens 24 heures sur 24, toutes ces choses qui pour nous semblent évidentes, ne l’ai pas pour la majeure partie des autres pays développés.
Tout cela semble être idéal, cependant aujourd’hui, notre système de santé est en crise.
Il est fragilisé, et cela est du principalement :
- Aux déficits de la branche santé, depuis 1999 elle représente 40 milliards.
- Aux inégalités sociales et géographiques ( un ouvrier vit aujourd’hui moins vieux qu’un cadre sup, une personne habitant dans un certain bassin industriel vivra, elle aussi moins longtemps qu’une personne vivant à la campagne)
- A la sur-mortalité des jeunes et à la sur-consommation de médicaments ( 50 % de plus par habitant qu’en Allemagne)
- Au retard que prend tout doucement notre recherche bio-médical ( le nombre de texte, de parutions, d’innovations, de découvertes, de prix Nobel est en chute constante : beaucoup de nos brillants diplômés préfèrent faire leur armes dans des universités à l’étranger qui ont plus de moyens et qui offre des salaires beaucoup plus élevé)
- Aux attentes des professionnels, à leur ras-le bol, à la désorganisation de l’hôpital ( 35 heures et sur-effectif du personnel administratif à l’instar du personnel soignant)
Bref, nous entrons de plein dans une crise financière, de conscience et de performance.
Il n’est plus aujourd’hui question de parler de réforme, des réformes il y en a eu, et beaucoup, une tous les 18 mois depuis quelques années…
La question principale n’est pas de dépenser moins, mais de dépenser mieux.
Un seul exemple : L’exemple d’une dame allant dans le mois chez 75 médecins différents, se faisant prescrire 12 boites de médicaments tous les jours n’est pas si rare que l’on puisse se l’imaginer.
Il est aujourd’hui important d’ouvrir de nouvelles perspectives aux professionnels de santé.
Mieux rémunéré les professionnels de santé contre une transparence totale et une évaluation des pratiques ne semblent pas illogique. La création de cabinet de groupe : médecin – infirmier – kiné semble répondre de plus en plus à un retour à domicile rapide après l’hospitalisation.
Pourquoi ne pas permettre aussi aux professionnels d’employer un confrère comme cela se fait chez les avocats par exemple, ce qui n’altère pas la qualité du travail effectué.
Concernant les infirmier(e)s, alors que les études durent plus de trois ans et demi après le Bac, ils ne sont considérés que comme Bac+2, ce qui aujourd’hui devient intolérable. Passer 3 ans et demi d’étude, 40 heures par semaine sur le banc où 40 heures par semaine dans les hôpitaux en comparaison des 20 heures d’enseignement en faculté est une injustice.
Les spécialisations ( infirmier-anesthésiste, bloc-opératoire etc…) représentent aussi souvent deux ans d’études supplémentaires et devraient pouvoir ouvrir sur un master.
Bref, il existe aujourd’hui des injustices dans le système de santé qui ne permettent plus aujourd’hui de travailler de façon à respecter l’équilibre.
Un infirmier libéral reçoit 2 euros de frais de déplacement, un kinésithérapeute 4 euros, un médecin 10 euros, et un plombier de 15 à 20 euros et on peut trouver davantage…N’aurions-nous pas les mêmes voitures ?
Ce genre d’exemple montre bien les inégalités qui ne cessent de grandir.
Outre les professionnels de santé, il faut que les établissements, les différents hôpitaux puissent avoir une véritable autonomie financière et de gestion du personnel. Aujourd’hui si l’hôpital est dans le rouge, l’Etat lui permettra de combler ses pertes, ce qui ne responsabilise pas les multiples directeurs administratifs qu’emploie l’hôpital.
M.Sarkozy souhaite créer une agence de la santé qui regrouperait la DDASS – DRASS – URCAM etc…ce qui permettrait une meilleure communication entre elles et des synergies.
Enfin, il faut parler des abus et des gaspillages, ce qui représenterait 5 à 10 % de dépenses selon les estimations ( autrement dit les pertes annuelles de la sécu ).
M.Sarkozy souhaite pousser plus loin la carte vitale ( qu’elle puisse être bio-métrique), pour combattre les multiples consultations, et créer une franchise de consommation de soins à régler tous les trimestres, ainsi que de réduire les affections longues durée ( qui représente 1 assuré sur 10 ce qui équivaut à 50 % de dépenses)
Bref, avant de commencer un nouveau chantier, il faut avoir l’honnêteté de poser les vrais problèmes pour les combattre. Espérons que l’individualisme ne l’emportera pas encore cette fois.
Les médecins généralistes seront augmenté sûrement à 23 euros en 2007, c’est-à-dire de 20 euros en 2006 à 23 en 2007, donc plus de 15% en un an. Les infirmier(e)s libéraux et les kiné n’ont pas été augmenté depuis plusieurs années. Pour ma part, soit on augmente tout le monde et on a de l’argent dans la caisse, soit on augmente personne…serait-ce lié au nombre de médecin-député ?
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